L’envers du décor : Pourquoi les TDS ne sont pas “vénales”
“De toute façon vous ne faites ça que pour l’argent.”
“Le travail du sexe ce n’est pas un vrai métier.”
“C’est trop facile.”
“Vous n’êtes que des femmes vénales qui ne sont là pour vous faire un max de thune et profiter des gens assez en détresse pour vouloir payer.”
Ces affirmations (ou tant d’autres dans leur genre, plus ou moins virulentes), je ne compte plus le nombre de fois où je les ai lues ou entendues depuis que je me suis lancée dans le travail du sexe (TDS).
Alors, je me suis dit que prendre le temps de partager, d’éduquer, pourrait peut-être aider , si ce n’est à faire changer d’avis, au moins à faire comprendre l’envers du décors… mais le vrai, cette fois.
Non, il ne suffit pas me mettre en route une cam et de se tortiller dans tous les sens.
Non, l’immense majorité des TDS n’achèteront pas leur première maison (ni leur résidence secondaire d’ailleurs) en se faisant du “fric facile” sur des photos de leurs pieds.
Non, il ne suffit pas d’exister et d’attendre que ça se passe. Etre TDS, c’est bien plus que ça et même s’il y a beaucoup de positif, de libertés, de flexibilités et que oui (comme tout métier), par moment, c’est facile… c’est aussi beaucoup d’autres choses, être TDS.
Une situation précaire
Pour commencer, il faut savoir que beaucoup de TDS le sont car iels n’ont pas accès à un travail “classique” parce qu’iels sont immigré.e.s, en situation de handicap ou neuro-atypiques et ne veulent pas ou ne peuvent pas dépendre des aides de l’état (qui, même quand on peut les toucher, ne suffisent souvent pas à vivre) - bref, sont déjà dans une situation précaire.
Et être TDS, même si ça sauve et permets parfois un niveau de vie confortable, ça reste très précaire : les revenus sont instables (on n’est jamais sûr de pouvoir manger à sa faim, se chauffer en hiver, payer son loyer, pouvoir se reposer quand on en a besoin, etc.) et c’est parfois dur de choisir entre outrepasser ses limites pour être un peu plus large financièrement (parce qu’un.e client.e insiste pour payer quelque chose qui figure dans nos limites) ou ne pas céder à la pression et rester dans des conditions qui nous sont un peu plus confortables. Comme beaucoup de collègues, j’ai connu de grandes périodes de détresse financière (même en travaillant à temps plein) rythmées par des bols de riz au ketchup, des sorties pour refaire mon stock de papier toilettes en allant en chiper dans les facs et des semaines assise à poil dans ma douche parce que je n’avais pas toujours de quoi acheter des protections hygiéniques quand mes règles tombaient.
Combien on gagne quand on est TDS ? Ça varie beaucoup en fonction des personnes, de l’énergie qu’on y mets, des conditions qu’on pose et surtout, d’un facteur chance non négligeable. Pour ma part (parce que le tabou autour des revenus me fâche très fort), j’ai fait 990,50€ en 2018, 8453,40€ en 2019, 5690,27€ en 2020, 1534,70€ en 2021, 7785€ en 2022 et 19256€ en 2023. Les chiffres d’affaires des deux dernières années sont plus élevés parce que j’ai fait le choix de commencer le réel (le réel, c’est aussi beauuuucoup plus de frais et beauuuucoup plus de risques). Et les chiffres que tu vois là, ce sont mes revenus annuels, en travaillant à temps plein la majorité du temps et bruts (sans les charges retirées - les charges, on en parle juste en dessous). A titre indicatif, je rappelle que le SMIC annuel brut est un peu au-dessus de 21000€.
J’en profite pour glisser ici une donnée majeure : quand je parle de temps plein, c’est un temps plein majoritairement impayé. Oui, les prestations des TDS, en réel comme en virtuel, ça rapporte pas mal. Mais il faut savoir qu’on n’enchaîne pas les cams ou les RDV de façon hyper optimisée tous les jours. La majorité de notre temps de travail n’est pas du tout occupée à encaisser l’argent et faire des prestations, mais à gérer pleiiiiiins d’autres trucs… que voici :
Se former et créer
Etre TDS, c’est avant tout créer son business soi-même à partir de rien. Il faut donc expérimenter et se (auto-)former en commerce et communication, en photographie, en montage audio/vidéo, mais aussi, pour proposer des contenus attractifs, variés et adaptés, en santé (connaître et comprendre son propre corps et celui des autres), en psychologie, sur les thématiques des handicaps, des sexualités, des pratiques BDSM, etc. Ces formations, parfois elles coûtent de l’argent, parfois on choisit de les faire soi-même, en expérimentant… ce qui coûte quand même beaucoup de temps et d’énergie.
Les métiers de l’érotisme et du sexe étant tabou et très peu reconnus, même en s’étant auto-formé très longtemps et en ayant développé beaucoup de compétences, être TDS, c’est aussi avoir la certitude qu’elles ne pourront jamais être reconnues à leur juste titre et que trouver un autre travail, changer de voie professionnelle ou être accepté.e dans une formation professionnalisante par la suite sera très dur.
Etre (ré)actif.ve et présent.e
Être TDS, c’est aussi être réactif.ve et pouvoir se rendre disponible autant que possible, pour ne pas louper des client.es. En particulier au début, ça implique souvent de rester chez soit quasiment en permanence, checker ses messageries des dizaines voir des centaines de fois par jour pour répondre le plus vite possible, parce que les clients ça bande, qu’il n’y a rien de plus impatient qu’un mec en érection et que, si on ne réponds pas dans les quelques minutes qui suivent un message, en général c’est foutu pour toujours.
On a vite fait de s’isoler et de frôler le burnout, d’autant plus quand on sait que la grande majorité des messages reçus et auxquels on aura pu répondre ne mèneront finalement à rien (même après de longues conversations très chronophage). Le coût en moral et en énergie est gros. Il faut également assurer les prises de contact difficiles, pas claires ou avec les personnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent, n’osent pas poser clairement les mots sur ce qu’elles recherchent (ce qui prends encore plus de temps et d’énergie) et assurer un suivi et des échanges réguliers avec les habitués, pour garder un contact humain (bien plus agréable pour tout le monde) !
Pour ces raisons, il est difficile de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée : dur de ne pas être tout le temps sur la messagerie, beaucoup de client.es s’attendent à ce qu’on soit immédiatement disponible et demandent des séances pour le jour même ou l’instant même (alors qu’on a touts.tes une vie hein, moi quand je me réveille et que je sais que ce jour là je n’ai aucun rendez-vous de prévu, je me lance dans du ménage, je bosse sur d’autres trucs, je continue enfin mes lecture, j’organise un rendez-vous avec un.e amie ou j’amménage un petit temps de qualité à passer avec un.e amoureux.se).
Et quand on n’est pas occupé.es à faire du secrétariat et répondre aux messages, il reste toujours à créer du contenu varié et attractif de façon régulière, à être présent.e et actif.ves sur les plateformes et/ou réseaux sociaux, à penser ou repenser périodiquement les prestations proposées et leurs tarifs, à s’informer sur de nouvelles pratiques et façons de faire, etc. Comme il y a toujours quelque chose à faire, c’est particulièrement dur de ne pas juste enchaîner, sans jamais se reposer (en particulier en période “creuse”).
La charge des tabous
J’ai déjà évoqué plus haut le fait que les qualifications développées en état TDS ne sont pas ou très difficilement prises en compte, si elles ne sont pas carrément handicapantes, du fait qu’elles ont été développées en rapport à une activité encore très très taboue. Et je ne parle pas ici de mettre sur son CV “Suce super bien”, “fais les meilleures lap-dance de la région” ou “capacité à simuler parfaitement les orgasmes” (même si personnellement, je trouve ces capacités déjà assez impressionnantes). Les TDS, ça développe, au même titre que n’importe quel indépendant.e, des connaissances et des capacités très précieuses : on a quand même bâti toute une entreprise sur notre image, merde !
Etre TDS, c’est aussi ne pas être pris.e au sérieux ou faire face à beaucoup de jugement ou de condescendance quand on essaie de parler de nos problématiques (même qui n’ont absolument rien à voir) à des professionnel.les de la santé. C’est donc perdre la confiance qu’on peut avoir en les personnes sensées prendre soin de nous quand ça ne va pas, ne plus demander d’aide ou plus assez et se mettre en danger.
Lorsqu’on a des rapports sexuels avec les clients, c’est aussi la charge mentale et physique de se faire dépister régulièrement pour les IST, de tenir le rythme malgré des inconforts voir blessures intimes (non sexuellement transmissibles, mais pas moins désagréables et d’ailleurs très courants aussi pour les non professionnel.les avec une vie sexuelle active et régulière) et d’encaisser les aller-retours chez les gynécologues pour essayer d’obtenir les ordonnances nécessaires pour se soigner au mieux (s’il ne faut pas carrément, en plus, partir à chaque fois à la chasse pour trouver un.e nouvelle.au gynéco, parce que les bon.nes gynécos, ou même les à peu près ok, c’est malheureusement rare).
Notre image est publique et, même quand on n’affiche pas notre visage, ça reste notre image, dont on peut se servir pour nous retrouver et nous harceler / faire du chantage ou qu’on peut voler pour essayer de se faire de l’argent dessus. Dans les deux cas, il est quasiment impossible d’avoir gain de cause en justice (si tant est qu’on soit déjà pris.es au sérieux au moment de déposer une plainte ou une main courante au commissariat…). Au-delà des risques de harcèlement moral, de chantage et de vol d’image, les risques physiques sont aussi bien ancrés : harcèlement sexuel, attouchement, viol, meurtre… et là encore, difficile d’obtenir justice ou une protection adéquate en cas de besoin.
Le proxénétisme est interdit en France. Ça ne l’empêche pas d’exister, mais c’est déjà un bon début pour protéger les TDS. Le problème, c’est que les lois à ce sujet sont floues et que, dans les faits, il est facile d’accuser n’importe qui nous entourant d’être notre proxénète : propriétaire de notre logement quand on est locataire, partenaires de vie ou colocataires, collègues qui veillent à ce qu’on soit en sécurité, associations qui nous protègent… même un.e chauffeur.euse de taxi, qui n’a rien à voir avec notre métier et nous permets juste de nous déplacer d’un point A à un point B en étant plus en sécurité peut être accusé.e de facilité notre travail et donc, de proxénétisme. Et ça, ça bloque beaucoup de choses qui pourraient nous aider et nous mettre en sécurité et ça rajoute encore de la précarité à notre situation.
Etre TDS, c’est aussi faire une croix sur la maternité/paternité ou avoir recours à contre-coeur à l’IVG, par peur qu’on nous retire notre ou nos enfants ou être perçu.e comme un mauvais parent, qui met en danger son enfant, du fait de notre activité. Etre fille ou fils de pute ne devrais pas être une insulte : ce n’est pas le métier qu’exerce son ou ses parents qui fait qu’un enfant s’épanouit et se développe de manière équilibrée ou non. Loin de là.
Les dépenses pro’
L’achat régulier de matériel (accessoires BDSM, sextoys, lubrifiants, préservatifs pour les jouets, nettoyant pour sextoys, etc.) est indispensable pour développer ses pratiques et donc sa clientèle. J’ai actuellement (au moment de rédiger cet article) à ma et donc ta disposition un peu plus de 2500€ (et une collection qui s’agrandit toujours plus) de sextoys. J’achète aussi de nouveaux jouets et accessoires à mesure que les envies/besoins de mes soumis.es évolues pour explorer encore plus ensemble. Et même si c’est beaucoup (parce que tu as accès à tout ça à volonté durant nos séances), c’est encore très peu par rapport à d’autres collègues qui auraient un “donjon” fournis et complet. Une croix de saint-andré ou un chevalet coûtent très vite plusieurs généreuses centaines d’euros…
Être Dominatrice ou même TDS (travailleur.euse du sexe) en général, c’est aussi choisir comment on s’expose. Certains sites proposent de se créer un profil “vitrine” gratuitement (même si en général on a bien plus de visibilité en choisissant des options payantes), mais quand on veut avoir une bonne visibilité, les abonnements peuvent s’accumuler (on parle de plusieurs centaines d’euros par mois) et même créer un site personnel (avec boutique ou non) coûte cher. Personnellement, j’ai fait le choix de ne pas payer pour des plateformes extérieures. Mais je débourse plusieurs centaines d’euros par an simplement pour mon site. Et c’est évidemment sans compter le temps à le créer et à l’améliorer en permanence.
Quand on fait le choix de recevoir à domicile, il faut évidemment choisir son logement en conséquence, à la fois pour que le lieu soit confortable pour toi, mais aussi pour que je me sente à peu près en sécurité en te laissant entrer chez moi. ça implique souvent de trouver un logement dans une grande ville, accessible facilement en voiture ET en transport en commun, qui ne soit pas en rez-de-chaussée et qui comporte assez de pièces différentes assez bien agencée pour que tu n’aies pas accès à toute mon intimité d’un seul coup d’oeil et que donc, l’expérience soit la moins intrusive possible. Déjà : c’est dur à trouver, ça prend beaucoup de temps, beaucoup d’énergie sans compter que la pluspart des propriétaires et agences refusent catégoriquement les dossiers des travailleur.euses indépendant.es (car leur revenu est techniquement instable et imprévisible) et un grand logement dans une grande ville, ça coûte CHER. Je payais 700€ de loyer par mois à Nantes, quand je recevais encore à domicile et j’ai vraiment eu beaucoup de chance. Je n’imagine même pas pour mes collègues de Paris… Alors oui, on peut se dire que c’est une dépense qui augmente le nombre de clients (pas tellement, en vrai), mais c’est aussi un gros risque, parce que les clients, on ne sait pas quand il y en aura ou pas… Imaginez qu’une nouvelle pandémie éclate : impossible de recevoir qui que ce soit et donc de gagner sa croûte.
Pour travailler dans de bonnes conditions, en virtuel comme en réel, il faut du matériel dédié : un téléphone portable (et un numéro / forfait téléphonique pour aller avec), un ordinateur, une cam, un micro et des éclairages de qualité… Ce genre de matériel peut coûter très cher (plusieurs centaines voir milliers d’euros) et il faut pouvoir en racheter immédiatement en cas de panne ou de vol.
Qui dit travail indépendant dit aussi compte bancaire dédié. Le mien est gratuit, mais voilà encore le genre de charges qui se cumulent vite. Pour bien faire, comme tous.tes les indépendant.e.s, il faudrait aussi que j’ai un.e comptable et un.e avocat.e, mais dans les faits, c’est compliqué de libérer du budget pour ça !
Les taxes
Le travail du sexe est légal en France, tant qu’il est déclaré (comme tout travail) et que l’on s’acquitte de payer toutes les charges qui nous sont demandées (la loi actuelle pénalise, en revanche les clients, ce qui est une belle connerie, mais c’est un autre sujet !). En plus de payer des impôts comme tout le monde, je déclare aussi mes revenus (libéraux) chaque mois à l’URSSAF, qui me prends à peu près 22% de mon chiffre d’affaire brut, chaque mois (peu importe ce que j’ai gagné et je paie ces taxes AUSSI sur l’argent que j’ai dû dépenser pour le travail : achat de sextoys, réservation d’hôtels, achat d’un nouvel ordinateur ou d’un nouveau portable en urgence, etc.).
Quand je me déplace dans ta ville et/ou que je m’occupe de la réservation de l’hôtel, il faut savoir que, même si tu m’avances les frais de voyage et réservations d’hôtels, il est très probable que je paie une partie de ma poche : déjà parce que tous les trains ne sont pas au même prix et que pour peux que tu aies des exigences en terme d’horaires et/ou que tu change un peu les plans en cours de route, il se peut que je doive payer plus que prévu pour l’hôtel et/ou le train. Ensuite parce qu’en déplacement, il faut bien que je me nourrisse et que la nourriture dans les gares / cafés / à commander, ça reste très cher. Et enfin parce que (je le rappelle), sur ce que tu me donneras, je devrais quand même donner 22% à l’URSSAF (eh oui, je dois déclarer tous mes gains sans pouvoir déduire ce que j’ai été obligée de dépenser). Admettons que la chambre soit à 120€, l’aller-retour en train à 80€ (et c’est rare que ce soit si peu) et que je consomme pour 30€ de boissons chaudes et repas durant mon trajet et séjour : ça fait déjà 230€ pour toi et, pour faire bien, il faudrait que tu paies 300€ pour que je puisse toucher l’entièreté de cet argent et amortir en totalité les frais engagés.
J’ai fais le calcul l’autre jour, et si je charge à partir de 300€ pour une séance à Brest et 400€ pour une séance hors Brest, sache que je ne touche, sur cet argent, que 120 à 200€, parfois moins (après les taxes et charges retirées - puisque, je le rappelle, l’hôtel ou le logement dans lequel se passe la séance et le trajet lorsque je suis en déplacement sont toujours compris dans le prix), en fonction du jour, du lieu, des logements et trains disponibles, etc. Et c’est pour ça, aussi, que réserver le jour même, ce n’est pas cool : en plus de nous faire potentiellement annuler des plans au dernier moment (je le rappelle : comme toute personne normales, quand on a pas de RDV de prévus, on n’attends pas les bras croisés qu’on nous contacte), les frais sont en général bien plus élevés quand on doit réserver pour le jour même (avec en prime, plus de contrainte, car moins de disponibilité au dernier moment…).
Et tout ce que je donne à l’URSSAF et à l’état (contrairement à ce qui est retenu sur le salaire des salariés) ne cotise ni pour des arrêts maladie, ni pour des congés payés, ni pour la retraite. Nous n’avons donc le droit, en tant que travailleur.euses indépendant.es, à rien de tout ça. Il m’arrive de passer des mois à travailler sans week-ends ou sans vacances (que je ne peux pas toujours me permettre de prendre) et je dois travailler (et être souriante et à peu près agréable) que je sois malade comme un chien (si pas contagieuse), pliée en deux par des règles extrèmement douloureuses, en burn-out ou très fort en dépression. En plus des charges à sortir régulièrement, il faut donc penser, quand on peut se le permettre, à mettre de l’argent de côté si on veut se reposer lorsqu’on en a besoin. Je rappelle que, contrairement à la majorité des métiers, le TDS ne s’arrête pas quand on a fini sa journée ou sa semaine : il faut être attentif.ve et réactif.ve en permanence, kit à enchaîner les nuits blanches en période tendue.
Conclusion
Être TDS, au fond, c’est cumuler un travail d’indépendant.e classique (faire plusieurs métiers en un et ne pas être reconnu.e, être en situation de précarité, devoir tout gérer soi-même, etc.) et les tabous liés à cette profession et à la sexualité, dans notre société.
Etre TDS, quand c’est fait avec enthousiasme et sans personne pour nous forcer à le faire, ça peut être un très beau métier (moi, en tout cas, je l’aime et il me tient fort à coeur, mais j’en parlerais dans un prochain article). Mais je pense qu’il est important de garder l’esprit ouvert pour voir l’ensemble de ce que ça représente, se mettre un peu à la place des personnes qui le pratique et comprendre que, comme tout métier, ce qu’on observe de l’exterieur n’est que le haut d’un gigantesque iceberg !
Cet article paraîtra le 1er mai, jour de la fête du travail. Ce n’était pas voulu, mais en finissant de le rédiger, je trouve un peu de joie dans cette coïncidence. Encore aujourd’hui, le TDS, même légal, n’est pas un travail reconnu ni encadré. Les lois qui l’entoure sont toujours faites par des personnes qui ne sont ni concernées, ni renseignées et quand elles existent, elles causent souvent des dommages collatéraux que personne n’avait penser à prendre en compte (coucou la loi de pénalisation des clients qui rajoute encore plus de précarité parce que les clients sérieux la respecte et sont de moins en moins nombreux et que les plus bêtes et violents restent, nous forçant à accepter plus de demandes de la part de gens irrespectueux voir carrément dangereux pour continuer à gagner nôtre croute…) . Il y a encore beaucoup à faire pour protéger (et même créer, déjà… malheureusement on en est là) les droits des travailleur.euses indépendant.es et des TDS en particulier.
Cet article, je l’espère, sera une petite addition utile pour faire entendre la voix des TDS et des réalitées invisibilisées des métiers du travail du sexe.
Quelques ressources, pour ouvrir le sujet :
Dir. Tan, 2022, TDS, Témoignages de travailleuses et travailleurs du sexe. éditions Au diable vauvert.
Klou, 2022, Bagarre érotique, récits d’une travailleuse du sexe. éditions Anne Carrière.
Rémi Yang, 2023, Roses d’acier, chronique d’un collectif de travailleuses du sexe chinoises. éditions Marchialy.