3 de mes meilleurs souvenirs en séance
Vous êtes nombreux.ses à être curieux.ses de comment moi, je vis les séances : les souvenirs que j’en garde et ce qui me fait vibrer en tant que Dom. Alors, pour rassasier ta curiosité et peut-être même te permettre de trouver de nouvelles idées de choses à partager avec moi, voici un petit florilège de trois de mes meilleurs souvenirs en tant que dominatrice professionnelle !
Ensemble on va plus loin
J’ai un jour rencontrer, en première séance, un homme très anxieux. Il m’avais confié avoir envie d’essayer beaucoup de choses pour la première fois (notamment de l’impact-play et du ballbusting) mais ne pas être certain de pouvoir se laisser assez aller pour ça dès la première séance. Il n’avait pas beaucoup d’expérience et se disait très timide.
J’ai l’habitude, maintenant, de mettre les personnes que je reçois en rendez-vous à l’aise, même les très réservé.es ou les très tendu.es. Je l’ai donc rassuré et nous avons convenu assez rapidement de nous rencontrer et de voir jusqu’où nous pourrions aller, sans aucune pression.
Comme toujours avec moi, notre (première) rencontre a commencé par un moment de social-time : un temps d’échange hors-jeu qui permet, je trouve, de laisser petit à petit la complicité et la tension du jeu monter.
J’aime beaucoup, avec les débutant.es dans le BDSM, briser la glace en présentant mon matériel, en laissant le ou la soumis.e le manipuler, se familiariser avec les formes et les textures et me poser des questions. C’est aussi une façon délicieuse de glisser doucement vers le début de la session de jeu, en libérant la parole à propos des accessoires à disposition et des éventuelles appréhensions : “Lesquels te plaisent et pourquoi ?”, “Lesquels t’intriguent le plus ?”, “Est-ce que tu vois des objets qui t’impressionnent, te font un peu plus peur ou te mettent mal à l’aise ?” ou “Est-ce que tu veux essayer un peu ?”
Nous avons commencé, très doucement, par de simples jeux de sensations. Une alternative que je propose souvent aux débutants en jeux de douleur ou d’impact, pour lancer la session sur quelque chose de moins impressionnant, donc encourager le lâcher prise. Il était très tendu et avait peur que ça aille trop loin pour lui, alors j’ai pris le temps de réviser avec lui le safeword que nous avions choisis, je l’ai fait allonger, en caleçon d’abord et j’ai commencé par passer un petit plumeau très doux sur son corps en explorant d’abord des zones “moins sensibles” (bras et jambes) avant de me rapprocher de zones de plus en plus délicates (torse, cou, ventre, intérieur des cuisses, sexe…).
Une fois que je l’ai senti plus détendu, j’ai commencé à alterner les caresses au plumeau avec des caresses au martinet (pour rajouter doucement un peu de tension) puis je lui ai proposé un petit jeu que j’aime beaucoup utiliser pour ramener l’attention aux sensations physiques : les yeux bandés, il devrait essayer de deviner ce qui le caressait, martinet ou plumeau. Au fur et à mesure, je rajoutais de nouvelles sensations en multipliant les accessoires (martinet plus lourd, roulette de wartenberg, doigts qui caressent ou qui pincent…).
Il est assez intéressant de remarquer que, une fois les yeux bandés, il est très difficile à la majorité des gens auxquels j’ai proposé ce petit exercice, de répondre juste. La tension ou le stress empêche parfois si fort de se focaliser sur les sensations (autre que désagréables, par anticipation) qu’il est impossible de faire la différence entre la caresse d’un plumeau et le piquant d’une roulette de Wartenberg (sisi, je te jure !)
Le jeu avancé et l’attention redescendue dans les sensations, l’excitation a commencé à monter et, avec elle, sont venues des caresses plus fortes, qui se sont transformés en petits coups de martinets… qui ont progressivement escaladés en intensité ! On a découvert que la sensation des coups, qui lui faisait pourtant très peur au début, dans ce contexte, était très excitante, stimulante et plaisante pour lui, y compris (et même surtout) au niveau des parties génitales.
Alors (décidément je déborde de ressources et de malice) j’ai encore utilisé une de mes bottes secrètes et je lui ai ordonné de me dire “plus” quand il voulait que je tape plus fort (il en était presque à me supplier pour en avoir toujours plus, j’ai adoré ça !) et dieu sait qu’on est finalement allés très très loin dans l’exorcisation de la violence !
A la fin de la séance, il était aussi hébai et fier que moi d’avoir autant réussi à se laisser aller et à profiter de ses sensations. Lui qui était arrivé tout stressé et penaud repartais fier et heureux d’avoir eu le courage de tester de nouvelles choses, mais aussi de s’être autant dépassé et d’avoir reçu mes encouragements tout au long de la séance.
C’était vraiment un très beau moment d’échange et de complicité. Ce n’est un secret pour personne : je raffole des jeux d’impact. Mais permettre à quelqu’un de découvrir cette pratique, d’y trouver du plaisir et de se laisser autant aller sous mes martinets… c’est vraiment un bonheur incomparable pour moi !
Bougies d’anniversaire
J’ai eu un client régulier qui aimait beaucoup, mais vraiment beaucoup la douleur. Dès nos premières discussions, il avait évoqué ses fantasmes de faire recouvrir son sexe de cire brulante jusqu’à former une coque le recouvrant entièrement son pénis et ses testicules.
Lors des premières séances, j’ai été ébahie par son endurance (je me répète, mais laisser s’exprimer mon côté sadique est quelque chose qui m’apporte énormément de plaisir !) tant aux coups qu’à la cire brûlante, même de mes bougies les plus chaudes. A chaque séance c’était un réel plaisir de l’entendre m’en réclamer toujours plus, tout en se tortillant dans tous les sens, de douleur et d’excitation.
En décembre dernier, j’ai fêté mes 25 ans. Et à l’occasion, je me suis dit que ça pourrait être très amusant de souffler mes bougies, non pas sur un gâteau, mais sur le sexe tout coincé sous la cire, d’un de mes soumis. Il a évidemment sauté sur cette occasion pour me faire plaisir et m’offrir une séance d’anniversaire inoubliable. Le 11 décembre 2023, j’ai donc soufflé 25 bougies fixées sur une superbe coque de cire (sans oublier de faire un voeu, bien évidemment).
Je garde, depuis, cette coque de cire (toujours avec les bougies dessus) très précieusement, sous cloche et ai toujours beaucoup de plaisir à la regarder et à raconter cette anecdote à des ami.e.s curieux.ses !
C’est ça, aussi, que j’aime énormément dans les séances pleines de servitudes et de complicité : pouvoir expérimenter et créer, un peu comme si ma.on soumis.e devenais mon oeuvre d’art pour la durée convenue ensemble.
De longue date…
J’ai réellement commencé la domination il y a environ 4 ans. Et c’est à ce moment là que j’ai rencontré l’un d’entre vous, qui se reconnaîtra sûrement, car c’est mon plus ancien habitué. Et non seulement il m’accompagne depuis longtemps et m’a vu évoluer au fil des années, mais surtout, il mérite bien sa place ici, car je crois que c’est (et que ça restera certainement) l’un des cas les plus touchant que j’ai pu accompagner.
Quand je l’ai rencontré, c’était quelqu’un de très anxieux. Il avait du mal à lâcher prise et à me laisser faire mon travail et était désespérément attiré par le travail anal et la chasteté. Et si je dis “désespérément”, c’est parce qu’il ne parvenait pas, malgré toute la bonne volonté qu’il y mettait, à progresser. L’insertion d’un simple petit plug lui faisait mal, le garder 5 minutes à l’intérieur de lui était déjà un exploit et la chasteté, plus de quelques jours était compliquée (à la moindre frustration, il paniquait, sortait de son état d’esprit de soumis, se disait que “foutu pour foutu, autant en profiter”, il se “rebellait” et allait se masturber malgré mes instructions contraires).
Besoin de tout contrôler, incapacité à suivre réellement mes ordres, volonté d’atteindre des objectifs sans s’en donner réellement les moyens (soit en forçant trop, soit en n’étant pas assez rigoureux)… C’était plutôt mal partis entre lui et moi. J’ai d’ailleurs plusieurs fois été à deux doigts d’abandonner : l’expérience m’a appris que parfois, même pour des soumis.es très motivé.e, ce n’est pas le bon moment. Iels ne sont pas prêt.es et insister ne sers alors à rien d’autre qu’à alimenter la construction d’un “mur” de frustration entre ellui et ses objectifs.
Et puis je lui ai donné une dernière chance. Il avait des objectifs, j’ai accepté de l’accompagner et de l’aider à les atteindre à une condition : il devrait suivre mes instructions à la lettre, sans essayer d’accélérer les choses et en me faisant confiance.
Même si c’est très frustrant, on ne peut pas évoluer, du moins pas de façon durable, en forçant quoi que ce soit. Chacun.e part d’une base différente, à des limites et une courbe de progression qui lui est propre. Parfois c’est très très lent, mais pour progresser, il faut se focaliser sur la marge de progression possible, si petite soit elle et l’alimenter, petit à petit, en étant à l’écoute de son propre rythme. C’était d’ailleurs ça son problème, il supportait mal le fait de reconnaitre ses propres limites et de travailler avec.
On a donc commencé ensemble un entraînement régulier, avec de petits objectifs et sans date limite pour les atteindre. Si le port du plus est désagréable, alors déjà on travaille là-dessus : sur les appréhensions qui entourent son insertion, sur comment les sphincters fonctionnent à ce niveau-là pour comprendre ce qui ne va pas et travailler avec son corps et ses réflexes plutôt que contre lui. Si le plug rentre mais devient inconfortable rapidement, alors on essaie de trouver un plug plus confortable, des positions plus confortables, on utilise un timer pour noter combien de temps on est capable de le garder avant que la moindre gêne apparaisse et on n’insiste surtout pas en essayant de nier cette gêne. On laisse des jours de repos au corps et les jours d’exercice, si ça ne passe pas ou si ça tire, alors on n’insiste pas. Pas de pression.
Et puis tout d’un coup, on se rend compte qu’on peut maintenant porter un plug 6 minutes entières sans gêne au lieu de 5. C’est peu de progrès, mais ça reste du progrès ! Alors, on continue la même routine, on ajoute du massage anal à faire entre et au début des exercices, pour hydrater et renforcer la zone. Et on monte à dix minutes : c’est le double de ce qu’on pouvait faire avant sur les jours où on avait un peu plus de chance, c’est super ! Et plus on évolue, plus on se détend et on prends confiance… et donc plus on évolue.
Et puis on se rend compte qu’en réalité, maintenant on peut presque oublier le plug à l’intérieur de soi, alors on en change et on arrive à en enfiler un un peu plus gros que l’autre… et il est presque plus confortable que le précédent ! On est fièr.e, alors on continue l’entraînement et puis un jour on est très excité.e, alors on a envie d’essayer d’insérer un petit dildo, pour travailler plus en profondeur et découvrir de nouvelles sensations. Ce n’est pas hyper concluant, mais ça se passe bien. Alors, on continue de travailler avec curiosité, pour voir jusqu’où on peut aller, etc. C’est comme ça que je l’ai fait avancer.
Ça doit faire maintenant presque 3 ans que cet entraînement a commencé de façon régulière. Avec parfois des pauses entre les suivis ou les sessions. On a commencé en virtuel et majoritairement fonctionner comme ça, mais c’est avec grand plaisir que j’ai pu partager ma première expérience pro en réel avec lui (et réaliser du même coup mon rêve de voyager pour le travail, en France et, plus tard, à l’étranger !). Il peut maintenant garder son plug moyen une demi-journée (si ce n’est plus), aller faire ses courses avec, commencer à faire rentrer son plus gros plug (qu’il n’aurait jamais penser pouvoir utiliser un jour) sans trop de soucis une fois bien détendu, faire du travail anal tous les jours avec grand plaisir et sans ressentir aucune gêne, jouer avec ses dildos et j’ai même pu le prendre au gode-ceinture !
Et plus il a avancé dans son parcours de travail anal, plus il a vu les résultats qu’il pouvait avoir en se laissant aller sous mes ordres et en suivant les exercices que je lui donne, plus il s’est senti bien et en confiance en tant que soumis et plus le plaisir qu’il prenait à suivre mes ordres et à me rendre fière à remplacer son besoin de masturbation.
Tout au long de son entraînement, je l’ai aussi encouragé à limiter la masturbation, lui interdisant même, par période. A cette occasion, on a pu découvrir qu’une bonne session d’anal pouvait lui permettre d’exorciser toute la tension sexuelle qu’il ressentait parfois, sans nécessiter ni masturbation de son sexe ni éjaculation. Rester chaste sur de longues périodes est même devenu pour lui un moyen de maintenir son niveau de motivation à suivre mes ordres et plonger toujours plus profondément dans l’emprise douce et délicieuse que je peux avoir sur lui.
Désormais, son record de chasteté “nature” s’élève à 25 jours, il peut rester 8 jours 100% encagé… et il continue d’évoluer, de donner le meilleur de lui-même et de me rendre fière!
Conclusion
De ce petit article, on retiendra deux choses : j’aime beaucoup BEAUCOUP faire mal (quand c’est consenti) et j’aime encore plus accompagner mes soumis.es dans la découverte d’elle.ux-même, leur créer une bulle, un espace rien qu’à elle.ux, hors du temps, où lâcher prise et explorer leurs sensations et leurs fantasmes en toute confiance. Je suis, vraiment, très fière de chacune des personnes que j’ai pu initier ou re-initier à certaines pratiques qui les intimidaient. Tout mon plaisir, en tant que dom, je le tire de vous : de votre confiance, de votre progression et de votre lâcher prise ! Alors, merci :)
Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive : j’ai pour le moment énormément apprécier chacune des séances que j’ai faites avec celle.ux qui m’ont déjà rencontrée et, qui sait, peut-être que l’une des prochaines séances que l’on passera ensemble, toi (qui me lis) et moi, sera l’occasion de rédiger un nouvel article de ce type !